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Le temps du mois
Mois de transition entre l’hiver et le printemps, mars, le plus souvent, hésite
entre deux attitudes contradictoires : donner congé à l’hiver et sa froidure, pour accueillir le retour délibéré des beaux jours.
Cette ambiguïté se traduit par des giboulées, ou de courtes périodes, dans la
même journée, où le soleil succède sans transition à l’averse, quand ils ne cohabitent pas dans les mêmes régions du ciel.
D’où l’origine de cette ancienne comptine, qui personnalise leur combat :
« Il pleut, il fait soleil :
Le diable bat sa femme
A grands coups de bâton :
Le diable est un polisson ! »
Laissons la femme du diable s’abriter sous son parapluie, pour nous souvenir
que c’est en mars (le 20 ou le 21) que se produit l’équinoxe de printemps, ce partage équitable où le jour et la nuit atteignent la même durée : et le jour poursuivra sa croissance jusqu’au solstice de juin, date à laquelle la nuit prendra sa revanche jusqu’à l’équinoxe de septembre, qui l’acheminera vers son triomphe de Noël. Merveilleux équilibre de ce mouvement perpétuel qui joue en sens inverse dans l’hémisphère sud, et que nous devons à la légère inclinaison de la terre sur son axe médian par rapport au soleil.
Or, cette année, nous n’avons pratiquement pas eu d’hiver. Un indice
supplémentaire du dérèglement de notre climat. Il serait sans doute trop simple de l’expliquer par l’adage de la tradition populaire occitane :
Crentés pas l’annado dé bissex, crento la d’avan ou la d’après !
(Ne crains pas l’année bissextile, crains celle d’avant ou celle d’après!)
Car la seule année bissextile doit être exonérée de tout ce que subit « le monde comme il va ».
Les élections municipales
A Mélagues, nous attendions la présence de deux listes concurrentes. En fin de compte, une seule s’est présentée aux suffrages des citoyens. Voici les résultats :
Inscrits : 90
Votants : 65 soit 72,22 % des inscrits
Exprimés : 64 soit 71,11 % des inscrits
Blancs /nuls : 1 (une enveloppe sans bulletin)
Résultats individuels
VOIX Pourcentage des exprimés
Pourcentage des inscrits
Dorine AALBERS 52 81,25 57,77
Éloi ALBET 51 79,68 56,66
Cédric GASTINES 52 81,25 57,77
Éliane GASTINES 53 82,81 58,88
Sylvain MANIBAL 53 82,81 58,88
Jean MILESI 48 75 53,33
Francette RUIZ 51 79,68 56,66
Toute la liste a été élue au premier tour. Il y a eu 45 bulletins portant liste entière, ce qui suffisait largement pour une élection (majorité absolue pour 64 suffrages exprimés =33).
Cette très brillante élection appelle quelques commentaires :
1/ Les votes ont été très groupés, avec un écart maximal de 5 voix
2/ Le vote est homogène : les 3 candidats nouveaux ont été aussi bien élus que les anciens
3/ Le pourcentage obtenu par rapport aux inscrits (qui vous est donné à titre
indicatif) est supérieur à la majorité absolue, ce qui confirme que toute la
population est bien représentée (même ceux qui n’ont pas voté)
4/ Il manque une dizaine d’électeurs qui n’ont pas voté cette fois-ci, pour divers empêchements liés aux circonstances ; par contre, une quinzaine d’autres n’a pas voté depuis plusieurs scrutins successifs
5/ La palme du civisme revient à plusieurs électeurs venus d’assez loin (Lodève, Béziers) spécialement pour le vote, ou à d’autres ayant tenu à compenser leur absence par des procurations (sept au total)
6/ Les dix-neuf bulletins comportant des noms radiés ont démontré une grande diversité, ce qui rétablissait un certain équilibre. Pour une fois, la règle qui veut que le maire sortant soit le plus radié a été respectée, mais dans une
proportion qui n’est pas significative.
On a donc quelque raison de supposer que ces radiations sont dues, comme
disait De Gaulle, à la minorité de« ceux qui font cuire leur petite soupe sur leur petit feu », sans prendre en considération l’intérêt général. L’égoïsme a encore de beaux jours devant lui.
Intérim
Là-dessus est survenue, le jeudi 19 mars, la limitation des réunions, entraînant
l’impossibilité de convoquer le nouveau conseil, pour l’élection du maire, de l’adjoint et des commissions. Dans ces circonstances, les pouvoirs du maire sortant sont prorogés jusqu’à l’élection de son successeur. Mais ceux des anciens conseillers municipaux ont pris fin le jour du scrutin. Et le nouveau conseil, ne pouvant se réunir, n’est pas entré en fonction.
Résultat : nous avons aujourd’hui, en France, plusieurs milliers de petits
dictateurs – tous les maires sortants, réélus ou battus, dont le mandat est prorogé jusqu’à ce que les conseils puissent se réunir, pour confirmer les anciens ou introniser les nouveaux. Cela doit durer jusqu’à la fin du confinement. Mais le pouvoir dictatorial est, heureusement, limité dans l’étendue comme il l’est dans le temps. Tandis que les nouveaux chefs de file rongent leur frein, les maires prorogés n’ont que le pouvoir d’expédier les affaires courantes, à savoir payer les salaires et les dépenses de fonctionnement. Ils n’ont aucune compétence, ni aucun budget, pour lancer de
nouveaux projets en 2020. D’où une situation bloquée, qui va entraîner, comme conséquence, des délais importants. En particulier pour la communauté des communes, dont le président ne peut pas être élu tant que tous les maires des communes membres ne le sont pas. Et les communes ne peuvent élire leur maire que quand leur conseil est au complet. Il faut donc, d’abord, attendre le 2ème tour, notamment pour Brusque ainsi que Peux et Couffouleux.
En attendant, je salue avec plaisir, parmi tous, l’élection au premier tour de deux collègues, et de leur liste : Fernande Singer, d’Arnac, dont les électeurs ont résisté à la propagande tout azimut d’une adversaire forcenée ; et Patrick Rivemale, de Montlaur,dont la population a déjoué les tentatives concurrentes d’instaurer une dynastie municipale, ce qui, dans un État républicain, est un contre-emploi absolu. En fin de compte, il peut y avoir une morale en politique : la clarté et l’honnêteté ont parfois leur récompense.
La nouvelle peste

Nous voici donc aux prises avec ce nouveau fléau : le coronavirus. Comme toutes les situations comparables, vécues au cours de notre histoire, il joue le rôle d’un éclairant révélateur de tous les aspects de notre société, et nous invite à un sérieux examen de conscience.
Il semble, en particulier, avoir convaincu notre président des inconvénients
dirimants de la mondialisation ultra-capitaliste, et du péril mortel d’inféoder l’État aux diktats aveugles du marché. Je salue les intentions qu’il a manifestées de restaurer la cohésion nationale, laquelle dépend d’une régulation assise sur l’égalité de tous devant les services publics essentiels : l’école, la santé, le travail partagé, le soutien aux plus faibles. De même, pour le nouvel élan à donner à notre tissu industriel, et au savoir-faire
des entreprises françaises.
J’espère que cette crise le convaincra définitivement que le ruissellement
automatique de la richesse sur les pauvres est une totale aberration. Aujourd’hui, la Bourse est en baisse : et les hyper-capitalistes se frottent les mains. Ils rachètent en masse, à des prix effondrés, des milliers d’actions dévaluées, qu’ils revendront au prix fort dès que la Bourse remontera. Et ils auront spéculé pour des milliards sur les malheurs du temps.
Puisse l’Europe « unie », la nôtre, en prendre de la graine, et s’efforcer de devenir enfin cette harmonieuse « Europe sociale » que nous appelons tous de nos vœux.
Confinement il y a : respectons-en toute la rigueur, tous tant que nous sommes.
Car il est impossible de ne confiner que les cons finis, les « fortes têtes » au
cerveau déficitaire, absolument dignes d’être comparées aux « socialistes carmausins » – tout pour moi, rien pour le voisin … Je voudrais bien ne pas revoir cette scène, vécue au cours des années quatre-vingts, dans un supermarché de Bédarieux : deux mémés bédariciennes, largement en âge d’avoir des soucis avec leur diabète, se disputant physiquement un sac de cinq kilos de sucre en poudre, chacune tirant de son côté. Le sac a fini par se rompre, et le sucre est tombé sur le carrelage, foulé aux pieds par les
chalands. Pourquoi ? Parce qu’il était bruit d’une guerre au Proche-Orient, dans laquelle la France n’était en rien impliquée. Que faire ? Ni l’intelligence, ni la solidarité ne se trouvent en supermarché.
J’ai été très sensible à la fraternisation des Italiens, ces concert improvisés de
balcon à balcon, et à cet appel, lancé sur internet par un jeune ténor, à l’issue de son répertoire : « Ne faites plus la guerre ! Plus la guerre ! Chantez, vivez, soyez heureux ! »
Ces paroles positives et courageuses méritent d’être prises en compte. Et j’ai relu, ces temps-ci, La Peste, d’Albert Camus. Publié en 1947, ce roman n’a rien perdu de son actualité. On y retrouve toutes les thématiques des événements que nous vivons le confinement, les stratégies d’égoïsme et de fuite, le courage, la lâcheté, l’héroïsme, l’humanisme, Dieu et l’absence de Dieu, la remise en question et le sens de la vie. Les livres de cette densité nous
ouvrent les chemins d’une véritable compréhension du monde. Lisez-le, et relisez-le !
Infos pratiques
Tant que nous le pourrons, nous garderons ouverts, à Mélagues, nos services publics :
– mairie : le mardi de 10 à 14 heures
le samedi de 15 à 17 heures
– cyber-base : les mardi, mercredi et jeudi de 13 à 17 heures.
Mes permanences habituelles sont maintenues, et je vous recevrai aussi sur rendez-vous
(06 84 78 99 92).
L’énigme du mois
Quelle ressemblance existe-t-il entre une autoroute et un accordéon ?
N.B. Si vous êtes membre de l’ANEM vous pouvez découvrir une autre similitude.
Les réponses exactes seront primées.

 

CHANT DU CŒUR
Je te revois au chant du coq sous le soleil
Courir au champ rose vermeil
Cueillir les fleurs pour les aimer
Ouvrir ton cœur et pardonner
La fin de chaque saison te paraît triste
Tu sais pourtant qu’une autre existe
Elle te tend la main et t’ouvre ses bras
Dans son regard tu te verras
Femme heureuse aux cheveux noirs
Au grand bonheur de ce départ
Tu laisseras le coq chanter
Et conjugueras le verbe aimer.
Brigitte