Les nouvelles de septembre 2025
Survol météo
Malgré le désir de Lamartine, le temps ne suspend pas son vol, mais continue de nous offrir toutes les facettes de sa diversité. Les premières journées du mois sont restées chaudes. Puis sont survenues quelques averses pour satisfaire, a posteriori, le souhait de Chateaubriand : « levez-vous vite, orages désirés » …
Mais ce sont quelques journées de froid presque glacial qui leur ont succédé, avec des températures de +4 à +7, atteignant péniblement +12 en milieu de journée. Le vent s’en est donné à cœur joie, car notre espace atmosphérique est celui où se déroulent, d’ordinaire, les grandes batailles entre les vents du nord et du sud, venus de l’océan ou de la mer… Le mois se termine avec un retour au calme, et des températures modérées, telles que l’automne est censé nous les apporter.
Ces matins-ci, sur le pas de ma porte, ce sont les premiers vers du Cimetière marin qui me reviennent :
Ce toit tranquille où marchent des colombes
Entre les pins palpite, entre les tombes.
Midi le Juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée.
O récompense, après une pensée,
Qu’un long regard sur le calme des dieux !
Au fond de l’horizon, en effet, s ‘épanouit le mont Saint-Clair, au pied duquel se blottit le port de Sète, certains jours, sous les rayons du soleil, s’éclairent, en deux bandes lumineuses parallèles, la mer au large et la lagune au premier plan. On croirait que, pour les toucher, il suffit de tendre le bras. Cette beauté, est-ce la merveille qui a fait de Sète la patrie de deux grands poètes, Paul Valéry et Georges Brassens ? En tout cas, c’est toujours, pour moi, une vision de calme et d’éternité… Je m’en voudrais d’en profiter en égoïste : je suis toujours prêt à la partager, persuadé qu’elle nous rend meilleurs, et un peu plus humains…
Dans notre ciel, la transition entre la terre et la mer est manifeste. Très souvent, elle se matérialise par une mince bande nuageuse, surplombant, par dessus les montagnes de l’Espinouze, l’accès à la plaine de Béziers. Au delà de cette bande, précisant la limite d’énergie du vent venu de la terre, le ciel maritime redevient bleu. Mais l’équilibre se revèle instable, car la bande nuageuse n’est pas perpendiculaire à la côte : elle s’infléchit légèrement vers le sud-est ; du côté du soleil levant, la résistance méridionale est plus forte. Ainsi se réalise une sorte d’équilibre fragile qui se rompra dès que le vent de la mer aura reçu le renfort des souffles venus de la Méditerranée… et nous nous trouverons alors en première ligne pour subir le choc tumultueux de ces infatigables combattants.
Circulation routière
Les travaux de réfection du pont de fer sur la Nuéjouls, au nord de Mélagues, se poursuivent. Ils sont d’une ampleur insolite. Car il faut réparer les dégâts de plusieurs années d’une circulation hors gabarit sur le C.D.52, du fait de la desserte d’importants domaines forestiers de l’O.N.F., arrivés en période d’exploitation et de débardage.
Pour les usagers locaux, la déviation via St Pierre des Cats n’entraîne qu’un supplément de 4 kilomètres. La voie communale de Mélagues à St Pierre, comme toute la voirie de la commune, est soumise à une limitation de charge à 6 tonnes. Rappelons que la circulation ordinaire des poids lourds y est en tout temps interdite sauf dérogation, rappelons aussi que la perte de largeur de voirie, due à la poussée des herbes latérales, y rend nécessaire une attention accrue pour un croisement sans anicroche. Enfin, en sortie de village, à la hauteur du virage du cimetière, la mairie de GRAISSESSAC a mis en place une limitation permanente de longueur pour les poids lourds.
C’était donc tout à fait possible.
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt, dans le Progrès du 4 septembre dernier, l’article intitulé « le Relays , une résidence à taille humaine pour les aînés », défini comme « un lieu chaleureux, humain et tourné vers l’avenir », à Broquiès. Je connaissais déjà cet établissement et son histoire. C’est quasiment la même que celle de l’EHPAD de Brusque. Sauf la fin !
A l’origine, un ancien relais de poste, devenu une résidence associative, transformé en 2008 en EHPAD, revèle au fil des ans son besoin de modernisation. Plusieurs années de réflexion, de 2009 à 2021, jusqu’au lancement des travaux, une réalisation en deux étapes, enfin un EHPAD tout neuf de 42 lits, soit 10 de plus, au bout de 16 ans d’efforts, afin de « maintenir de l’emploi localement et surtout permettre à nos anciens de rester à Broquiès ».
La directrice de l’EHPAD, Mélanie CAZOTTES, le définit comme une « résidence qui intègre la notion de vie avec un esprit hôtelier ». Les 10 lits supplémentaires permettent de « pérenniser la structure tout en restant à taille humaine ».
Enfin, l’investissement global est de 4,4 millions d’euros, porté par Sud Massif central habitat, avec une subvention de 700.000€, 4 emprunts auprès de la Banque des territoires, garantis à 50% par le Conseil départemental de l’Aveyron et la commune de Broquiès.
Retenons, prononcées le jour de l’inauguration, le samedi 30 août, ces paroles du sénateur Alain MARC, président de l’association du Relays : « Que les personnes âgées puissent finir leurs jours dans un endroit qu’elles connaissent, dans un endroit beau », et celles d’Arnaud VIALA, président du Département : « Ici c’est possible : avoir un établissement dimensionné, au cœur du village, ouvert sur l’extérieur et avec un coût pour les résidents, après travaux, le plus bas de l’Aveyron » (N.D.L.R. : moins de 2000€ par mois). « Avec l’A.R.S., le Département est en réflexion pour définir le modèle idéal de prise en charge des seniors aveyronnais. Broquiès en sera un exemple ».
Que dire ? Que nous avons, selon les paroles rapportées par la presse, le plus bel exemple de la duplicité des politiciens que nous avons élus, lesquels, pour l’EHPAD de Brusque, n’ont jamais consenti le moindre effort de compréhension,
ni la moindre recherche sérieuse de solutions. A les entendre, on ne peut que s’interroger : pourquoi ce qui est possible à Broquiès ne l’a pas été à Brusque ? Qu’est-ce qui justifie cette distorsion de traitement entre deux villages aveyronnais, par ailleurs ressemblants ? Pourquoi ce choix injustifiable d’aggraver les handicaps de Brusque ? Certes, les torts sont partagés : j’y reviendrai. Mais la solution du Pensionnat St Thomas, avec les possibilités offertes, serait revenue à un million d’euros en moins. Et l’ironie de l’histoire, c ‘est que l’EHPAD de Broquiès héberge un réfugié de l’EHPAD de Brusque, lequel aura eu du moins la chance, malgré les 80 kilomètres de distance, être accepté dans un bel établissement.
Je retiens une dernière remarque : l’EHPAD de Broquiès se fournit à 80% chez les commerçants du village. Et ceux de Brusque – qui ferme cette semaine- enregistrent déjà une baisse sensible de leur chiffre d’affaires. Les naufrageurs ont gagné la partie. Et c’est tout notre secteur qui en sera la victime.
En souvenir de Bernard BRENGUES
J’ai bien connu, à l’époque, le maire de BROQUIES, et de longue date. Bâtisseur, certes, et pugnace, je peux en témoigner. En 1990, au moment où l’Etat engageait son offensive contre les écoles rurales, il a été le premier maire aveyronnais à m’inviter pour prendre la parole, lors d’une réunion publique, pour motiver à la résistance. Oui, le premier des 50 maires que je suis allé rencontrer, à leur demande.
Je me souviens – même 35 ans après- d’une salle comble, combative, prête à s’organiser… et en particulier, d’un agent du Trésor public très remonté, dont le poste était menacé. Elu maire en 1989 – la même année que moi, après mon retour du Maroc – Bernard BRENGUES m’a immédiatement encouragé dans le combat obstiné que nous allions devoir mener. De temps en temps, il me donnait des nouvelles de sa commune, qu’il servait avec constance et passion. C’est ce souvenir que je veux garder de lui , une personnalité forte, au rebours de nos nombreux collègues qui n’agissent qu’ « en groupe, en ligue, en procession », comme le chante le Sétois Georges Brassens, prisonniers volontaires qu’ils sont devenus des trop nombreuses structures qui nous dépouillent de notre pouvoir d’autonomie… avec notre consentement !
Un projet alternatif, ou un fantasme de bien-pensance ?
Je découvre avec effarement, dans le magazine 4, daté de juillet 2025, publié par notre com’com’, l’article en page 14, sous le titre : « Unité de vie protégée à Camarès », une photo-montage illustrant le risque de saccage. Il s’agit, sur un espace réduit, d’implanter un bâtiment rectangulaire de 700m² au sol, destiné à contenir 14 chambres individuelles pour accueillir des seniors atteints d’Alzheimer. La photo-montage révèle une enfilade rectiligne, monobloc, de 14 cellules évoquant un ensemble de clapiers, sans la moindre harmonie architecturale, dont la base doit être partiellement enterrée, pour ne pas couper totalement la vue aux pensionnaires de l’actuel EHPAD. C’est une horreur ! J’espère que nous serons quand même quelques-uns à refuser ce sabotage.
Le bâtiment sera, bien sûr, entièrement fermé. Un passage extérieur le reliera à l’EHPAD existant, permettant l’intervention du même personnel dans les deux établissements – vu le contexte actuel, il y a lieu de prévoir l’absence de personnel supplémentaire, ce qui veut dire 14 occupants de plus à gérer en deux espaces, sans aucune augmentation des moyens humains.
Un obscur groupement HBM/IGETEC/LOPP serait chargé de mener à bien les études, pour un début des travaux en mars 2026 et une ouverture en mai 2027. Ce qui est un calendrier totalement irréaliste. Mais l’ensemble du projet suscite d’autres questions fondamentales : qui aurait pris la décision ? Qui aurait monté et validé le projet ? Quels sont les « multiples échanges, pour le bien des futurs résidents et des équipes soignantes » (sic) ? Et quel financement ? Aucun débat à la com’com’ ! Aucune mention sur l’ordre du jour des réunions ! Un projet si débile qu’il faut le faire passer au forceps !
Pour ma part, ce « projet », qui valide la perte pure et simple de 16 lits pour notre sacro-saint « territoire », est une fiction, destinée à semer l’illusion que la com’com’ est utile et active, et se préoccupe des véritables besoins des aînés. C’est un superbe « objet » fallacieux et imaginaire, dont le seul calendrier prévisionnel, à 6 mois des élections municipales, n’a aucune chance d’être tenu, et pour l’heure, aucun financement n’est prévu. En outre, rappelons que dans l’EHPAD de Brusque, qui ferme définitivement cette semaine, il n’y avait aucun résident Alzheimer. Où est donc la pertinence par rapport aux véritables besoins ?
Une saison blanche et sèche
Au moment de conclure, c’est le titre de ce film sud-africain qui me vient. Il résume parfaitement le bilan de notre com’com’ pour la période qui s’achève. J’ai eu totalement raison de répéter à mes collègues : « Il ne faut jamais se marier sans amour ». Car nous n’avons jamais su – ni voulu ? – donner à notre com’com’ le moindre rôle utile, et l’amour n’est jamais venu. D’où l’orientation de nos responsables vers des décisions superfétatoires, voire nuisibles, et l’impression, de plus en plus confirmée, que tout le monde « s’en lave les mains ». Nous devrions nous recommander de Ponce Pilate, notre garant le plus crédible !
Mais pourquoi ce parti-pris, pour nos présidents, celle de la com’com’ et celui du Département, de toujours naviguer dans le sens du courant, celui qui conduit vers le maximum de conformisme, vers le plus concentré, le plus tape-à-l’oeil, le plus imposant, tout en faisant l’éloge (oh les hypocrites…) des solutions « concertées, adaptées, personnalisées » ? Pour celui-ci, l’obsession de réduire les dépenses , même les plus nécessaires – mais ni Jean Puech, ni Jean-Claude Luche n’auraient laissé mourir l’EHPAD de Brusque… Pour celle-là, c’est de se mettre à la remorque du président, avec l’ambition déjà ancienne d’une place éligible sur la liste des candidats à la Région ? Hypothèse, mais vraisemblable. Car cet acharnement à tout détruire, sans aucun souci d’humanité, attend une récompense. Il n’est pas possible, autrement, de manifester une telle ardeur. D’où l’opacité au cœur de laquelle tous les « arrangements » se trament ! C’est, hélas, l’un des maux les mieux partagés par la classe politique actuelle, à tous les niveaux ! D’où, pour moi, au moment des élections nationales, le choix du bulletin blanc, et mon retrait de fait de la com’com’. Même si le vote blanc n’est pas pris en considération, il est décompté. Croyez-vous que si 10% des électeurs se déplaçaient pour voter blanc, cela passerait inaperçu ? Pourquoi voter pour de médiocres carriéristes, dont nous savons à l’avance qu’ils n’ont aucune parole et juste une compétence minimale ? Et comme, en tant qu’hommes providentiels, nous sommes totalement dépourvus… J’ai écrit « hommes », mais c’est pareil pour les femmes : nous n’espérons plus un miracle tel celui de Simone Veil, du temps d’une assemblée nationale quasi exclusivement masculine, et aussi intolérante que l’actuelle !
Une loi incomplète
Terminons sur un peu d’ironie, pour ponctuer agréablement une sottise de plus… cette fameuse loi sur la parité obligatoire, y compris dans les petites communes, pour les listes électorales municipales. Pour aussi précise qu’elle soit, cette loi oublie d’évoquer un cas de figure qui se présentera forcément un jour ou l’autre : que faudrait-il faire pour respecter la parité, si, après l’élection, en cours de mandat, un conseiller ou une conseillère venait à changer de sexe ? Gardons un œil sur cette éventualité, qui peut prêter à sourire, mais… il faudrait encore légiférer, ou improviser!