Les Nouvelles de Mélagues Juin 2020

Météo
Enfin voici l’été. Mais il n’est pas arrivé à l’issue d’une avancée régulière.
Après quelques tentatives, au début du mois, de déployer son oriflamme, il a dû en rabattre, sous les coups de boutoir de quelques « express de Stockholm», générateurs d’une froidure tardive. C’est comme si le réchauffement climatique, dont la réalité est indéniable (sauf pour
Donald Trump), voulait s’installer par la force, en dépit de la résistance farouche de tous les saints de glace. (Je suis en train de me demander si je ne suis pas redevable au président Macron de tout ce vocabulaire guerrier !).
Un épisode cévenol hors saison est venu nous apporter, en prélude à l’été, une variante des « grandes lessives » qui nous sont coutumières. Pour cette fois, nous n’étions pas au coeur de la tempête. Il n’empêche : les foins fraîchement coupés ont dû se sécher au retour du soleil, avant de rejoindre leurs granges. Pour l’instant, après toutes ces incohérences, la chaleur est là, sans excès ni déficience : un temps de saison. Mais pour combien de jours ? Le solstice
est derrière nous : et ces beaux jours tant attendus vont se remettre à raccourcir. Ce qui est le signe rassurant que notre latitude fait encore partie de la zone tempérée ! Comme disait mamma Letizia à son fils Napoleone : « Pourvou qué ça douré ! ».
Monique est partie
Épouse de Claude Louchet, mère de Laurent et de trois autres
enfants, Monique Louchet nous a quittés soudainement, le lundi
8 juin en début de journée : son coeur s’est arrêté de battre, et n’a
pas voulu repartir. Née en 1942, elle était âgée de 78 ans.
Originaires de la région parisienne, Claude et Monique ont
quitté, en 1987, le bourg de Villelouvette (Essonne), pour
s’installer à la ferme du Berthalays, rejoints par leur aîné,
Laurent, scolarisé dans un établissement agricole. Ils se sont très
rapidement insérés dans la vie de la commune. Pendant une
dizaine d’années, Monique s’est occupée, avec dévouement et
affection, des petits de l’école communale.
Leur séjour au Berthalays a pris fin en 2007 : l’âge venant, ils ont acheté une maison à Camarès, pour y passer paisiblement leurs vieux jours.
Depuis plusieurs mois, Monique ressentait, de temps en temps, des troubles de la mémoire et de l’équilibre. Les examens médicaux, au mois d’avril, révélaient une tumeur au cerveau.
Celle-ci s’avérait inopérable, et le pronostic vital était très réduit. Après un séjour à l’hôpital de St-Affrique, Monique recevait à domicile les soins indispensables. Elle ne semblait pas éprouver de souffrance. Sa vie s’est arrêtée à l’improviste. Elle avait demandé à être
ensevelie à Mélagues. Sa famille et ses amis l’ont accompagnée lors de ses obsèques, le jeudi 11 Juin. Le père Dhanaraj a présidé la cérémonie.
A son mari, Claude, à son fils Laurent, et à toute sa famille, nous présentons nos plus amicales condoléances.

Les masques
Cette question restera longtemps dans l’histoire de la présente épidémie, une éloquente illustration de l’incompétence de nos gouvernants, et de l’ineptie de leur communication. D’ailleurs, le terme même de « communication » est totalement inadéquat, car il ne s’agit pratiquement jamais d’informer la population – mais bien plutôt de lui asséner une propagande vide de sens, voire mensongère. Quel crédit, en effet, peut-on accorder à des « informateurs » officiels qui nous disent, à quelques jours d’intervalle, que les masques ne
servent à rien, puis qu’ils nous sont indispensables ? Après quoi, ils nous laissent nous débrouiller par nos propres moyens, à savoir : ou bien les faire fabriquer, en quantité infinitésimale, par des couturières familiales, ou bien tenter notre chance auprès des pharmacies (démunies) ou des supermarchés (très tardivement approvisionnés).
« C’est la guerre », avait dit le président. Oui, mais laquelle ? Celle de 1870 ?
Voici comment s’en est tirée la commune de Mélagues. D’abord – après avoir dûment signé une commande suffisante – nous avons reçu de la com’ com’ une trentaine de masques chirurgicaux (jetables). Et le reste de
la commande n’est jamais arrivé.
Heureusement, l’atelier de confection Dyn’R, à Brusque, s’est reconverti dans la fabrication des masques, un peu tardivement – mais nous avons pu en avoir à suffisance, et nous avons un stock pour parer à toute éventualité.
Cela dit, le masque n’est pas la panacée. Le porter en continu peut même être contre-indiqué, car il emprisonne les bacilles et bactéries dont nous sommes porteurs, et dont la chaleur intérieure du masque peut stimuler la virulence. A quoi sert de le porter quant nous sommes en plein air, ou en voiture sans passagers, ou entre membres d’une même famille qui partagent les mêmes espaces respiratoires ?
Quand je vois ces exhibitions, je ne peux m’empêcher de penser à ce célèbre personnage d’une bande dessinée, qui a pour nom « le Concombre masqué » .
Par ailleurs, n’oublions pas que l’usage répété du gel hydro-alcoolique dessèche et craquelle la peau (à cause de l’alcool dénaturé). L’eau et le savon, du moins, sont inoffensifs.

Un monde nouveau ?
Je crois que nos chances de le voir éclore se réduisent. Nous n’avons, semble-t-il, rien appris, et nous revenons « au galop » vers nos travers. Je n’en veux pour illustration que la culture de l’affrontement, et l’absence de dialogue. Déjà les « gilets jaunes » se sont mis à donner de la voix, et la répression policière fait l’objet des mêmes critiques qu’avant.
Déjà, dans le monde politique, le consensus -s’il a jamais existé- s’est brisé, et chacun se remet en course pour la prochaine élection. La carence d’idées neuves est toujours aussi manifeste, et l’imagination est en panne.
C’est vrai aussi pour l’entité européenne. Chaque pays joue sur son tempo la réouverture des frontières, afin de s’approprier les contingents touristiques les plus denses. Concurrence contre concertation : mais où est
donc l’Europe que nous aimons ? Dans nos rêves ?
Encore la vitesse
Et voici la grande nouveauté : la vitesse sur autoroute doit être limitée à 110 km/heure.
Au nom de la sécurité : rengaine traditionnelle. Au nom de la réduction du bilan
carbone : rengaine écologique. Au nom de l’économie de carburant : rengaine
économique. Tout cela nous est affirmé par des locuteurs péremptoires, sans être étayé par la moindre apparence de vérité.
Or, tout cela relève de la plus épaisse absurdité, bien digne du « Café du Commerce » (largement rouvert, depuis la fin du confinement). Et nous gobons tous ces oeufs couvés comme si c’était l’évangile.
Raisonnons un peu. Que valent ces histoires de bilan carbone, tant que nous accepterons qu’il existe un marché des droits à polluer, que les pays industrialisés achètent aux pays à l’économie primaire ?
A qui fera-t-on croire que la sécurité sur la route dépend de mesures uniformes, inadaptées à la réalité géographique du réseau ? Quant à l’économie de carburant, elle résulte d’une conduite régulière et sans à coups,
sans accélérations brutales ni freinages intempestifs. Quand j’entends toutes ces sornettes, je songe à la remarque de mon oncle – celui qui avait baptisé la télévision « l’abrutissoir ». Il avait coutume de dire :
« Si tu racontes cela à un cheval de bois, il te donnera un coup de pied ! ».

Dotations rurales : on sait que ça cloche
Une remarque intéressante dans le mensuel 36 000 communes, n° de juin 2020, page 13 :
« Le début de mandat ressemble aux précédents, la question financière est toujours d’actualité. Les contours ont à peine changé. Ainsi en est-il de la Dotation des équipements des territoires ruraux (DETR). Le volume
global a augmenté depuis plusieurs années mais les contraintes et les mécanismes d’influence ont fortement altéré le principe originel. Au point qu’une mission de la délégation aux collectivités territoriales de
l’Assemblée a bien été diligentée pour en dresser le bilan en précisant d’emblée : « il nous semble qu’il faudrait plus cibler les communes rurales ». Un euphémisme pour décrire une situation qui laisse voir selon
les départements des situations où l’outil a été utilisé à d’autres choses. Soit à financer des projets hors zones rurales, soit, ce qui est une tendance de fond, non pas à fertiliser les projets communaux mais souvent à compenser des actions où l’État s’est fait la belle. D’où l’importance, rappelée par les élus ruraux lors de la récente audition devant cette mission, de recentrer les financements sur les projets communaux voire intercommunaux. La DETR doit être considérée comme un élément d’un dossier d’investissement permettant la complémentarité des autres sources. Ainsi, à titre d’exemple, il convient de rendre effectif le cumul avec la
Dotation de soutien à l’investissement local (DSIL), légalement prévue mais parfois difficile à obtenir du fait de la gouvernance de la dotation aux mains des préfets. »
Cet article montre bien :
– que les dotations de l’État ne sont pas toujours adaptées aux besoins de la ruralité,
– que certaines sont parfois détournées de leurs destinations légitimes.
Il serait sans doute utile de saisir nos « grands élus » (députés, sénateurs) de cette question.

Start-up
Il y a quelques mois, je vous indiquais que j’avais fondé une start-up (« Lève-toi et marche ») destinée à recycler en vases de fleurs les pieds des abat-jours. Désireux de contribuer à la relance de l’économie, je viens d’en fonder une seconde. Vous savez que l’été, c’est la période des mouches. Si vous utilisez les attrape mouches torsadés qui retiennent prisonniers les dits insectes, vous aurez remarqué que, lorsqu’on les étire, ils ont tendance à se ré-entortiller, ce qui fait perdre de la surface utile.
Ma nouvelle start-up vous aidera à éviter l’entortillement. Si vous faites appel à son savoir-faire, vous obtiendrez un attrape-mouches parfaitement vertical, ce qui vous fera gagner, au minimum, 30 % de surface utile.
Comment ? C’est très simple. Il suffit d’insérer, en guise de contrepoids, un petit caillou de forme allongée dans l’étui de carton d’où sort la torsade. Il n’y aura plus d’entortillement.
À retenir : notre intervention pour l’insertion du contrepoids vous sera facturée 30 % moins cher si vous fournissez le caillou.

Plus jeune maire de France
« Un ardéchois de 19 ans, plus jeune maire de France.
A la veille de ses 19 ans, Hugo Biolley a été élu maire du village de Vinzieux (450 habitants), à l’unanimité, par les 11 membres du conseil municipal élu au 1er tour. »

A Mélagues, nous avons un maire adjoint de 22 ans. Notre conseil municipal conjugue donc la jeunesse, l’expérience, l’impartialité et le dévouement.

Courrier des lecteurs
Nous sommes très intéressés par vos réactions à notre journal. Quand nous en recevons, nous les lisons avec attention, et en faisons notre profit.
Nous avons reçu récemment un courrier de Jean-François Galliard, Président du Conseil Départemental. En voici le texte intégral.

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L’église de St Pierre des Cats
Nous attendions depuis quelques mois la réfection des vitraux de l’église de St Pierre des Cats, voilà qui est fait, et bien fait. Cette charmante église reçoit avec grâce les rayons du soleil radieux en ces journées d’été et
je ne résiste pas au plaisir de partager ces images avec vous.

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Un nouvel artisan dans la commune

Laurent SURROCA, serrurier-ferronnier, s’est installé à Mélagues pour exercer son art. L’atelier est situé à
l’entrée du village, ses coordonnées en première page des Nouvelles.

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ESPOIR D’UN ANGE

Sais-tu qui tu étais
Homme dans l’ombre d’un à peu près ?
Sûr de toi mais sûr de rien,
Pour les autres tout va bien.
Seul avec tout ce monde,
Où est l’entrée de la ronde ?
Comme un chat pattes de velours
Tu cherches le mot AMOUR.
Sais-tu qui tu étais
Homme dans l’ombre d’un à peu près ?
Rêvant au ciel et aux étoiles,
Découvrant la terre et ses scandales,
Tu veux la paix, ils te donnent la guerre,
Et, seul avec tes prières,
A genoux, les larmes aux yeux,
Tu voudrais parfois être deux.
Sais-tu qui tu étais
Homme dans l’ombre d’un à peu près ?
Un jour tu leur diras ta vérité,
Que seuls les anges peuvent s’envoler,
Que les cris de femmes et les pleurs d’enfants
N’ont jamais fait qu’un homme soit grand.
Étais-tu cet homme
Dans l’à peu près d’une ombre ?
Tu étais cet Ange
Venu des étoiles
Quand le ciel est orange
Et la lumière si pâle.
Laisse les hommes à leurs guerres,
Ils n’entendent pas tes prières …

Brigitte