Nouvelles

Les nouvelles de Mélagues, juin 2024

Le Temps
Aujourd’hui, 24 Juin, fête de la St Jean d’été. Le temps s’est
mis au beau, avec des températures agréables, un vent modéré
souffle du nord-ouest, nous apportant une légère réminiscence des
effluves océaniques, qui s’épurent en traversant les plaines
d’Occitanie.
À l’horizon, la Méditerranée scintille sous le soleil, autour du
mont St Clair, notre point méridional de référence. Les crêtes de
l’Espinouze, dernière chaîne de montagnes reliée au Massif Central,
découpent au sud-ouest leur géométrie de sommités successives
escarpées. On se sent bien dans ce paysage paisible, dont la
diversité ordonnée nous offre une image revigorante de la beauté
du monde.
Avons-nous enfin atteint le point d’équilibre de la belle saison,
en ces premiers jours de l’été ? Ce ne fut pas sans mal, car juin n’a
pas été exemplaire, par ses averses répétées, ses coups de vent,
ses températures frigides, ses orages parfois de grêle, et même par
ses quelques jours d’une moiteur prématurée, et de précipitations
de sable saharien, dont l’ocre poussiéreux dénote à coup sûr
l’origine. Cette année, ce n’est pas la fête des jardins potagers,
mais en revanche, c’est celle des fleurs sauvages, que les colères
tonitruantes de Zeus favorisent. Rappelons-nous modestement que la nature,
résistant à notre technologie, ne se laisse pas violenter : il vaut mieux
composer avec elle, car elle est notre unique résidence : nous n’avons aucune
planète de rechange, malgré les rodomontades de certains « capitaines
d’industrie », qui voudraient nous catapulter sur Mars, ou sur notre bonne
vieille lune, sœur du rêve, sur laquelle je préfère continuer à voir la silhouette
d’un faucheur que prétendre y semer du blé !

Ouvrir les yeux !
Consulter le peuple souverain, c’est sans doute le moyen le plus direct de
mesurer le succès ou l’échec d’une politique. Mais au-delà du résultat brut,
c’est aussi une manière subtile de percevoir l’ambiance du pays, son
dynamisme ou sa déconfiture, son espoir ou sa résignation. Tout cela, c’est
dans l’air, et cette exhalaison collective s’avère certainement aussi révélatrice
que l’océan des chiffres dans lequel se dissout et se noie la probabilité d’une
prédiction.
L’imperator romain Caligula, au comble de sa folie, avait nommé consul
son cheval préféré. Marine Le Pen, héritière comblée d’une dynastie familiale
interlope, se serait, dit-on, « dédiabolisée ». Point n’est besoin de recourir à
Belzébuth pour y trouver le point central de son inspiration politique, laquelle a
déjà été mise en action de 1940 à 1944, dans la France de Pétain. Aujourd’hui,
elle prend bien soin de respecter la Constitution. Mais quoiqu’elle se soit
gardée de confier à l’un de ses chats la moindre parcelle de pouvoir, elle n’a pu
s’empêcher de remettre la direction de son parti entre les griffes d’un minet. Je
regrette que le terme de « midinette » n’ait pas de masculin, car ce serait,
pour celui-ci, le meilleur qualificatif.
Comme disaient les anciens Grecs : « Belle tête, mais de cervelle,
point ! » Il séduit, par son insuffisance même, la « génération Tik Tok », toute
une jeunesse à l’immaturité prolongée pour laquelle cette alternative binaire
tient lieu mécaniquement de réflexion. Quel gâchis pour l’intelligence naturelle,
que l’artificielle ne saurait suppléer !
Essaient en vain d’émerger du naufrage dans lequel ils se sont
longuement vautrés, tous les anciens de la Nupès, ayant préservé leurs sièges
au prix d’une allégeance sans faille au gourou autoproclamé, anomalie de
l’histoire, décidé à perpétuer un système féodal de dépendance et de servilité
mentale. Quand je vois combien ils sont réticents à secouer ce joug étouffant,
je me dis qu’il est prématuré de leur faire confiance : l’honnête homme se
reconnaît à ses œuvres, pas à ses mots. Et le trotskisme est une maladie
rebelle à tout remède.
Le parti du président s’est totalement discrédité. Comme à Las Vegas, il
s’est fait le complice de ce poker menteur, sans que personne, ou presque, ait
le courage élémentaire de lui répondre fermement : « non possumus ».
Aujourd’hui, ils font les beaux dans les médias. C’est un peu tard ! L’entreprise
initiale était pourtant séduisante : rassembler « en même temps » tous les
Français sincères, réalisant enfin la synthèse idéale du projet politique d’une
nation unie. Hélas ! Le président lui-même s’est écarté de ce projet. Il n’est
pas facile de pardonner à celui qui se renie lui-même.
Tout cela nonobstant, j’irai voter. Car l’histoire, en ces jours, nous
adresse un clin d’œil, lequel, à mon sens, n’est pas un simple effet du hasard.
Elle nous rappelle qu’Hitler, en 1933, est arrivé au pouvoir avec 30 % des voix
ce qui était loin de la majorité. Mais l’appoint a été fait au moyen de
quelques obscurs marchandages, assortis des plus hideux coups de force, qui
ont achevé d’assassiner une démocratie affaiblie.

Alors ? Voter ! Mais pour qui ? Pour quoi ? Ni pour un parti -aucun n’est
fiable-, ni pour une idéologie – toutes sont mortes d’une mort irrémédiable,
par trahison et inutilité. Je ne voterai pas non plus, cela va de soi, pour ce
clown triste à l’accent des personnages de Pagnol, mais aux propos vénéneux
dignes du sinistre « collabo » Céline. Non ! J’essaierai d’imiter la méritoire
pérégrination de Diogène – qui n’était pas un « philosophe » pour le plateau de
Cnews – , se rendant à pied d’Athènes à Sparte, avec à la main, en plein jour,
une lanterne allumée, proclamant à qui l’interrogeait : « Je cherche un
homme ».
Si, dans notre triste époque, un tel homme existe, avec ou sans lanterne,
je le trouverai. Il aura, pour ce vote, ma confiance, à charge pour lui de la
mériter. Et j’aurai essayé de faire mon devoir de citoyen qui réfléchit

Inauguration
Mercredi dernier 19 Juin, la commune de Mélagues fêtait l’inauguration
du parc éolien de la société Engie Green : 14 éoliennes implantées sur les
montagnes du nord-ouest de la commune. Le brouillard venu du midi n’a pas
permis aux visiteurs d’apprécier l’implantation très équilibrée de ce parc, dont
l’harmonie visuelle embellit le paysage. Situées à distance de toute habitation,
les éoliennes ne sont à l’origine d’aucune nuisance auditive. Elles génèrent une
énergie permettant d’alimenter en électricité une ville de cent mille habitants – ce qui est, approximativement, toute la population du Sud-Aveyron (Millau et
St Affrique inclus). Et Béziers rassemble environ 70 000 personnes. C’est dire
toute la productivité de ce parc, qui fonctionne depuis un peu plus d’une
année.
Malgré le brouillard, il a été possible au public de visiter l’intérieur d’une
éolienne. À la mi-journée, tout le monde s’est retrouvé à Mélagues, pour le
repas, qui a rassemblé environ 150 personnes.

En raison de la réserve électorale, l’État n’était pas présent. Mais de
nombreuses personnalités étaient là : Monique Aliès, maire de Belmont sur
Rance, pour la Com’com ‘, ainsi que Cyrille Urusty, Christophe Laborie pour le
Conseil départemental, Cyril Touzet, maire de Camarès, Patrick Rivemale,
maire de Montlaur, Guy Salles, maire d’Arnac, Bernard Bouzat, maire adjoint
de Brusque, Claude Chibaudel, maire de Montagnol – tous les élus étant
membres du Parc Naturel des Grands Causses.
Le Conseil Municipal de Mélagues et la population étaient là. Nous
notions aussi la présence du maire de Cassagnes-Bégonhès, venu s’informer
sur les énergies renouvelables.
Discours
En tant que maire de Mélagues, il me revenait d’inaugurer les
interventions traditionnelles. Mon discours n’était pas écrit. Mais j’ai abordé les
3 points qui me semblaient les plus importants :
1/ Depuis toujours, je suis partisan d’utiliser les énergies renouvelables, non
carbonées, inépuisables et gratuites. Dans les années 60, le professeur Louis
Bernard, de St-Valery-sur-Somme, enseignant retraité à l’Institut Catholique
de Lille, a acquis une habitation inoccupée, sur le versant méditerranéen de la
commune. Pionnier de l’éolien et du solaire, il cherchait un espace naturel où
mener à bien ses expériences. Il avait réalisé un « moulin à vent » produisant
de l’électricité, et un panneau solaire grâce auquel il faisait fonctionner un petit
train. Il réalisait ces appareils de ses propres mains, avec du matériel de
récupération – par exemple des engrenages et des rayons de bicyclette, avec
de la toile de marine, pour le moulin. De telles démonstrations ne pouvaient
que me conforter dans mes intentions. C’était un authentique précurseur, et le
développement de l’éolien depuis le début de ce siècle était pour moi le
bienvenu. Par ailleurs, la commune a renouvelé entièrement son éclairage
public avec des panneaux solaires. Trois ans de fonctionnement sans
défaillance, y compris en hiver, nous ont démontré leur fiabilité.
2/ Énergie éolienne et écologie sont totalement compatibles. Il convient de ne
pas travestir le sens du mot « écologie », du grec oïkos, qui désigne la maison
de l’homme (en l’espèce, la Terre) et logos : organisation logique. Le sens est
donc « l’organisation de la terre habitée ». Il n’y a aucune place pour l’écologie
exclusive ou punitive. Conclusion : l’écologie seule ne peut pas être un
système cohérent de gouvernement : mais toutes les pratiques politiques
doivent intégrer l’écologie. Équilibre qui n’est pas souvent réalisé ni même
recherché ! Le dogmatisme de certains pseudo-écologistes est rédhibitoire.
3/ La législation actuelle évolue un peu :
* pour les recours, l’étape de la 1ère instance est supprimée, les cours d’appel
sont directement saisies : 2 ans de gagnés ! Le projet actuel, inauguré ce jour,
a demandé 15 ans !
* la loi d’accélération des énergies renouvelables est si compliquée à appliquer
qu’elle n’apportera aucun avantage : c’est du pipeau !
* une véritable accélération n’est pas possible sans la simplification des
procédures (aujourd’hui, pour chaque projet, une dizaine de services doivent
donner leur avis)
* un permis de construire accordé ne doit plus pouvoir être contesté pour ses
détails (ex : la durée d’une autorisation de déboisement).
Le discours clair et raisonnable a reçu l’approbation du public.
Appeler les choses par leur nom
Le dimanche 30 juin, le vote pour les législatives est une occasion pour
revisiter le sens des dénominations choisies par les partis politiques. En voici
quelques exemples.
a) Les républicains : cette appellation est confiscatoire. Tous les partis de
France doivent être républicains : ce qualificatif appartient à tous ! Mais il se
mérite !
b) La France insoumise:c’est une totale antiphrase. En effet, il n’y a pas plus
« soumis » que ses membres, obéissant au doigt et à l’oeil au gourou
Mélanchon, lequel est ivre de pouvoir. Aujourd’hui, ils essaient de s’en
affranchir. Mais le gourou résiste. Nous attendons les preuves !
c) Le Rassemblement national : en voici qui ne manquent pas d’air !
Prétendre rassembler les Français, alors qu’ils sont la cause d’une division qui
n’a jamais été aussi profonde ! Mais c’est aussi le parti de tous les culots et de
tous les mensonges. « Front National » était déjà très exagéré : car ce n’était
que l’agglutination d’une dynastie familiale, spécialiste du recyclage de tous les
fanatismes anti-républicains.
d) Les écologistes : combien sont-ils de partis à se réclamer de cette
appellation (souvent dénaturée) ? Quelles sont leurs différences ? Et leurs
ressemblances (la première étant qu’ils ne se supportent pas les uns les
autres) ? Laissons-les clarifier les choses avant de leur faire confiance. Car une
des interrogations habituelles de Satan, c’est « La confiance, qu’est-ce que
c’est ? »
e) Les républicains soutenus par le rassemblement national : mais que
signifie cette « salade » ? Nous avons la malchance, dans cette circonscription,
d’avoir un candidat de cette espèce : la pire variante ! Ancien soutien de Fillon,
puis de Maréchal, recruté par Ciotti : c’est vraiment le fond du tiroir ! Inconnu
en Aveyron, ne lui posez aucune question, car il vous répondrait : « je ne
connais rien sur ce sujet » (authentique!). En somme, sur ce plan, il serait plus
honnête que Bardella ! Laissons-le tranquillement retourner d’où il vient : à
Genève !
En conclusion : souvenons-nous que pour connaître les choses, il faut les
appeler par leur véritable nom!