Poème de Yolaine Vayssières
Prélude à l’hiver
La brume épaisse accroche de larges lambeaux
De mousse grise sur les pins déchiquetés
La forêt paraît vêtue de vieux oripeaux
Dans les taillis décharnés, de noir tachetés
Le saule même n’a plus de feuilles à pleurer …
Glauque et blafarde, la campagne est toute nue
Le sentier grimpant à l’assaut de la colline
Complice, a endossé sa nouvelle tenue …
Du haut de son perchoir gelé, l’oiseau s’incline
Cherchant ses vieux amis qu’il n’entend plus chanter …
Froide, la nature à l’hiver s’est préparée
Le vent dans les peupliers accorde son violon
L’érable noirci pleure sa houppe dorée
Des toits la fumée bleue monte à l’horizon
Près de l’âtre les grillons entrent se chauffer …
Tristes ou gais, c’est la saison des souvenirs
Que l’on égrène ; … la saison des si longues nuits
Où le temps dure, le temps pèse pour souffrir ….
Et … lorsque les premiers flocons tombent sans bruit
Enfants, pères, épouses sont prêts à l’affronter …
Yolaine.